QUAND LES ENFANTS TRAVAILLAIENT A L'IMPRIMERIE...
L’usine
de M. Isidore Leroy est desservie par vingt-cinq machines à imprimer,
huit fonceuses mécaniques. Le personnel se compose de 310 ouvriers
hommes et gamins.
Aucune profession n’utilise mieux les enfants
sans abuser de leur force ; c’est presque en se jouant qu’ils portent
les feuilles au bout de leur bâton, et vont les accrocher au séchoir ;
ils gagnent suivant leur âge et leurs aptitudes de 75 centimes à 1 fr.
50 par jour ; ils se mettent peu à peu au courant de leur profession et
lorsqu’ils sont devenus un peu plus forts, ils peuvent tourner la
seconde manivelle de la machine à quatre couleurs, puis devenir
eux-mêmes ouvriers et gagner environ 6 francs 50 centimes par jour
lorsqu’ils travaillent à la journée et même 7, 8 et 10 fr. quand ils
travaillent aux pièces et qu’ils sont habiles.
Turgan « Les Grandes industries » 1868